• Beat Generation

    Maya Bld 21/11/2016

    Centre Pompidou

    Paris

     

    Beat Generation

     

    Etre « beat » c’est être usé, désabusé, battu par la vie. Etre « beat », c’est être soi, être vraiment spirituellement soi, c’est refuser les diktats d’une société mercantile et consumériste. Etre « beat » c’est être voyageur, rêveur, propulsé en pleine société désenchantée des années 50 sur les grandes terres de l’Amérique. Etre « beat » c’est avoir le courage de partir et de ne pas savoir où l’on va, de revenir à l’improviste et d’être partout chez soi. C’est habiter nulle part et faire de nulle part son chez soi. Etre « beat », c’est prendre la route avec Kerouac et les autres, c’est devenir un « clochard céleste ».

     

    La « beat generation » c’est cette génération perdue (encore une) de poètes, d’écrivains et d’artistes en tous genres, de jazzmen aux saxos éraillés et d’apprentis bouddhistes stoïques. C’est la petite sœur américaine de notre surréalisme français avec quelque chose d’un peu différent, une juvénilité de pays pré pubère aux frontières assez vastes pour contenir un monde et toute la folie de la jeunesse. La beat generation est née dans les villes de l’est américain, elle est le produit des rêves et des indignations d’un groupe de jeunes gens différents, marginaux, et insatiables. Surtout insatiables. Kerouac, étudiant franco-canadien insoumis en invente le nom. Il a 20 ans tout au plus. Ils viennent de créer quelque chose qui ne cessera d’inspirer les générations futures avides de révolte, d’engagement, de poésie et d’ivresse.

     

    Parce que la beat generation, c’est l’ivresse dans tous les sens du terme. C’est la plus pure ivresse des sens de l’alcool et de la drogue et c’est l’ivresse spirituelle de l’éveil, de la beauté et de l’expérience du sublime.

     

    C’est à travers ces heures splendides et déchues que le centre Pompidou vous propose de déambuler, pour quelques heures (de simples minutes n’y suffiraient pas). Vous voilà dans cet univers qui ne vous est pas naturel mais qui fait écho à votre révolte intérieure d’une façon presque instinctive. L’homme épris de liberté s’y retrouvera spontanément. Quelques pas dans cette salle en noir et blanc et vous voilà devant le Graal, rien de moins. Le rouleau original de Sur la route, écrit d’une traite, en quelques jours par Kerouac à son retour de voyage. Vous aurez le droit de pleurer. Vous ferez connaissance avec sa machine à écrire, sur laquelle on peut s’imaginer les traces laissées par son talent. Il y a les poèmes de Ginsberg. Les unes des journaux de l’époque. Des textes de Burroughs. Un clip avec Bob Dylan. Des photos d’eux tous, cinglés magnifiques, à la poursuite de leur vie sur la route, à la poursuite de quelque chose, n’importe quoi, rien peut-être, incompréhensible roman d’un inconscient qui se perd dans les vapeurs d’opium.

     

    Il y a dans cette salle l’essence même de la Beat Generation. Un aperçu de liberté. On y passerait des heures, un pan de vie, peut-être. Mais l’étouffant soleil de ce début d’été décline et il est temps de quitter les vastes espaces du centre Pompidou, de descendre par ce tube étrange qui aurait peut-être plu aux beatniks et d’aller se perdre, un peu, dans Paris éclairée.

     

     

    Exposition close (22 juin au 13 octobre 2016) mais possibilité de la vivre par procuration avec le magazine Les Inrocks, Sur la route avec la Beat Generation, n°79, 17/06/2016

    - 8,50€ en version papier

    - 3,99€ en version numérique

    Beat Generation

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